Si vous ne connaissez pas les faits divers du début du XXème siècle il y a peu de chances que le nom cette petite bourgade du Centre-du-Québec vous évoque quelque chose. Sainte-Philomène de Fortierville est un tout petit village d’une centaine d’habitants qui est passé dans l’histoire pour avoir été témoin du meurtre de la petite Aurore Gagnon. Cette histoire a fait les manchettes au Québec et a déclenché l’intérêt des politiques à la cause des enfants victimes de violence ou encore d’inceste. C’est toute une province qui fut en émoi par cette tragédie.

Histoire

Télésphore Gagnon, fermier prospère de cette petite ville, vit ici avec sa femme Marie-Anne. Cette dernière meurt de la tuberculose après avoir mis au monde 4 enfants : Marie-Jeanne en 1907, Aurore en 1909 suivi de deux garçons. Télésphore épouse alors en seconde noce la veuve de son cousin, Marie-Anne Houde. Après son aménagement dans la maison familiale des Gagnon, la petite Aurore va subir pendant six mois un véritable martyr. Sa belle-mère lui inflige de nombreux coups, lui fait boire de la lessive et lui brûle le corps au tisonnier. Suite à cela elle est conduite à l’Hôtel-Dieu de Québec, mais, malgré ce séjour à l’hôpital et quelques suspicions de la part de l’entourage, les sévices reprennent dès le retour d’Aurore à la maison.

Le 12 février 1920 la jeune fille décède dans des conditions abominables, sa mort fait l’objet d’une enquête du coroner et une autopsie sur le corps tuméfié d’Aurore est pratiquée. Dès lors, les autorités comprennent le calvaire qu’elle a subi, un procès est alors mené contre la marâtre et le père d’Aurore.

Le Québec suivra cette affaire de près, les audiences attirant des centaines de québécois. La presse s’empare de l’affaire et fait de cette jeune fille, Aurore, l’enfant martyr, qui reste encore aujourd’hui un souvenir douloureux dans l’histoire sociale du Québec.

Hommage à Aurore

Presque un siècle plus tard, l’histoire fait toujours recette, après les nombreuses pièces de théâtre et un film en noir et blanc, c’est en 2005 que l’histoire est remise au goût du jour. Le réalisateur Luc Dionne revisite la vie d’Aurore et en obtient un succès cinématographique avec près d’un million de dollars de bénéfice.

Aujourd’hui encore ce sont des centaines de visiteurs qui viennent faire une sorte de pèlerinage sur la tombe de l’enfant martyr. Des cars de touristes prennent la pause devant la maison toujours debout de la famille Gagnon. Notre regard s’attardera sur la fenêtre du grenier, témoin des abominations du passé, toujours intacte depuis 1920.

maison Aurore

maison Aurore

En mai 2004, un musée a été inauguré à l’intérieur de la sacristie rendant hommage à la petite fille qui perdit la vie à l’âge de 10 ans.

sainte philomene de fortierville

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